D'ailleurs l'horloge qui est au-dessus de ma porte s'est arrêtée sur 2h14.
Il n'y a plus d'heure dans ma chambre. Sauf peut-être cette jolie montre multicolore cachée dans le tiroir des sous-vêtements parce que ses tic tac tic tac sont (vraiment) trop bruyants.
Mon réveil ne sonne pas donc.
Mais pourtant mes yeux s'ouvrent.
Et je sais qu'aujourd'hui c'est le 15 mai.
Et que je voudrais me réveiller auprès d'Elle.
Mais aussi qu'aujourd'hui c'est une sorte de "jour j" et que j'ai une mission à accomplir.
Car au cas où vos yeux ne regarderaient jamais ni la télévision, ni un seul magazine, je vous l'annonce :c'est aujourd'hui que sort le nouvel album de Pascal Obispo...
7h15 donc, mon sac est fait, mes cheveux sont déjà bien coiffés même si je viens de sortir du lit (cela n'arrive jamais mais ils ont dû comprendre que j'étais pressée).
7h20 le thé corsé est chaud dans ma tasse diddl offerte par Julian il y a deux ou trois ans.
7h40 je sors de la salle de bains, je cours dans l'escalier, je m'habille en vitesse, j'attrape mon sac, et descends.
7h46 je dis, comme à mon habitude, "bon bah j'y vais", et sort de la maison.
IL ferme. Tant mieux car je ne trouve pas mes clés.
Je marche, vite vite, sur "Mon Dieu Que J'l'aime" de William Sheller.
Je regarde loin devant. Pas de voiture blanche pourrie garée sur le trottoir.
Je regarde ailleurs, chantonne, sautille, je relève la tête et je vois une voiture blanche un peu défoncée sur certains angles avec l'immatriculation PJ. J'ai retenu parce que ça fait Police Judiciaire.
Je me dis que c'est fou, que j'ai dû halluciner tout à l'heure, qu'elle a fait drôlement vite.
Mais non. La petite silhouette sort de sa voiture, ne la ferme pas, me croise et me dit bonjour Marie, me dit aussi qu'elle a peur que sa voiture soit prise dans les travaux, et me dit enfin qu'elle va chercher une autre place.
Je ris doucement, puis continue mon chemin.
Il y a une twingo rose dans la file là-bas.
Faut que j'arrive avant elle. Ou en même temps.
La twingo passe devant moi.
Pas de tignasse blonde au volant.
Soit c'est "ouf ! elle est pas encore arrivée" soit c'est "zut de flûte de parachute je l'ai loupée".
J'aperçois Aurélien arriver. On parle de choses et d'autres.
Quand soudain, sur la gauche, je vois une twingo rose avec une tignasse blonde et des bras rouges qui me font de grands signes.
Je sais ce qu'elle me dit.
Qu'elle est super impatiente !
Je sais déjà qu'à 10h05 elle va se précipiter dans sa voiture et foncer je ne sais où se procurer le précieux cd qu'elle attend depuis déjà trop longtemps...
Aurélien me dit qu'on dirait que je suis amoureuse ou plutôt que j'aime quelqu'un.
Je lui dis que oui.
Je pensais qu'il La connaissait mais en fait non.
Il est arrivé trop tard.
Je lui résume la situation en trois mots.
Je n'ai pas peur de lui dire les choses.
Car quoi qu'en dise les autres, il me comprend.
Christine arrive quelques instants plus tard.
Aurélien lui dit qu'il ne l'a jamais eu comme prof mais qu'il aime bien.
Elle trouve ça mignon. Elle a raison.
C'est une phrase toute simple mais une phrase touchante.
J'essaye de soutirer L'information que je veux mais...
Si je lui demande direct, elle le fera et alors j'aurais fait tout ça pour rien et en plus si je lui disais, il n'y aurait plus de surprise.
Alors je laisse voguer.
8h04, Quentin me donne LA cassette vierge.
À 10h05 grande panique. La caisse du spectacle a disparu. Heureusement Super Fabienne arrive à la rescousse et nous rassure.
En trois minutes, les cinq dernières places s'achètent et voilà...
Complet pour le 24.
Ouaaaah. On est épaté.
J'ai les paupières lourdes en espagnol... Pfiouuu.
Ce n'est pas que je m'ennuie. Oh non. C'est un tableau de Diego Rivera.
Mais je suis fatiguée...
Je me suis couchée à plus de minuit hier, j'arrivais pas à dormir.
12h23, je suis dans le métro. J'écoute une drôle de chanson avec Eugénie.
13h, tartines chèvre-ciboulette, le bout de la langue un peu brûlé par la mousse toute douce du capuccino.
13h33, je suis dans la station Palais de Justice et ça y est.
Je l'ai. Il est dans un petit sac que je tiens dans ma main gauche.
À 14h46 je sors du métro.
14h47 je passe devant un panneau "attention danger travaux en hauteur" je me dis intérieurement
"ce serait bête... Si près du but".
Puis je ris, extérieurement.
14h50 coup de panique. Et mes clés ? Comment vais-je faire pour rentrer ?
Je me dis que je vais quand même regarder dans mon sac avant de sonner chez la voisine d'en face.
Et ouf, je les trouve.
Et là commence l'enregistrement des "fleurs du bien" sur une cassette audio.
Pendant que Marion et moi, on surfe sur google et sur les sites sur la contraception.
Bon...
À 15h35 j'appuie sur la sonnette de l'entrée. Au même moment la sonnerie retentit.
Vite vite je monte.
Les autres sont en train de rentrer.
Vite vite.
Je perds un temps fou à déchiffrer ce que l'autre hystérique a écrit.
Donc à 16h30 je n'ai pas du tout fini mais j'ai mission Christine.
J'ai fait du découpage du collage de l'enregistrage, alors c'est pas pour rien.
Et puis de toutes façons elle est pressée l'hystérique.
Je sors du lycée, je regarde partout.
LÀ-BAS ! sur le trottoir de gauche, Deux têtes blondes.
Alors là c'est la course.
En plus j'ai oublié de mettre une ceinture alors je remonte sans cesse mon pantalon et c'est très élégant...
Ouf, me voilà devant elle.
Je reprends mon souffle.
Je lui demande si elle l'a fait.
Elle me dit à moitié.
Et là je sors LA cassette de la ptite poche de mon sac.
ça y est.
Elle est toute contente, alors moi aussi.
Et puis voilà. La mission Obispo est terminée.
Maintenant faut courir pour retrouver Amina. Courir pour déposer mon sac. Courir pour aller sonner chez les Carel et donner mon cours de français.
Pfffffffffiou.
Je suis fatiguée.
:O (je baille)
Bonne nuit !
Commentaires :
wolf-rayet
[j'aimerais te dire que je t'adore, que je te remercie, que c'est adorable... mais c'est trop risqué, et je dois aussi te dire que c'est dangereux pour toi de rester un peu avec moi, de m'adresser un peu la parole, de parler de moi sur ton joueb... Tu met tes relations en danger...]